Maintenant, c’est officiel : ils seront huit groupes parlementaires à s’activer au sein du Parlement (au moins) lors de la première année du mandat législatif 2019-2024. Sauf que l’annonce, hier, de ces groupes a été accompagnée par le dévoilement d’une surprise de taille : Seifeddine Makhlouf a révélé que l’Alliance Al Karama se positionnera dans l’opposition. En parallèle, rien ne va plus entre Lotfi M’raihi et l’un des députés élus sur la liste de son parti.
Le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, a officiellement annoncé lors d’une séance plénière hier les listes des groupes parlementaires, leurs présidents et leurs vice-présidents. Au total, ce sont huit groupes parlementaires: Ennahdha avec (54 députés) présidé par Noureddine Bhiri, le bloc démocratique (41 députés) présidé par Ghazi Chaouachi, Qalb Tounès (38 députés) présidée par Hatem Mliki, la Coalition Al-Karama (21 députés) présidé par Seifeddine Makhlouf, le Parti destourien libre (17 députés) présidé par Abir Moussi, le bloc de la réforme nationale (15 députés) présidé par Hassouna Nasfi, Tahya Tounès (14 députés) présidé par Mustapha Ben Ahmed et le groupe Al-mustaqbal (l’avenir), avec 9 députés, présidé par Adnane Ben Ibrahim. Il est à noter que huit députés ont choisi de ne se joindre à aucun groupe à l’instar de Yassine Ayari.
Composition du bureau de l’ARP
Le président de l’ARP a révélé également dans la même séance plénière la liste des assesseurs du président (le bureau de l’ARP). Il s’agit de Zeineb Brahmi (Ennahdha) chargée de la législation, Abdellatif Aloui (coalition Al Karama), chargé des relations avec le gouvernement, et la présidence de la République, Samira Saïhi (Parti destourien libre) chargée des relations avec le pouvoir judiciaire et les instances constitutionnelles, Nabil Hajji (Bloc démocratique), chargé des relations extérieures, Oussama Sghaier (Ennahdha), chargé des relations avec les citoyens et la société civile, Zouheir Maghzaoui (Bloc démocratique), chargé des Tunisiens à l’étranger, Nesrine Laâmari (Bloc de la réforme nationale), chargée de l’information et de la communication, Mehdi Ben Gharbia (Tahya Tounès), chargé de la gestion générale, Oussama Khlifi (Qalb Tounès), chargé du contrôle de l’exécution du budget, Sofiène Toubel (Qalb Tounès) chargé des affaires des députés.
Ouverture des candidatures
La première réunion du bureau de l’ARP a été tenue immédiatement après la séance plénière. Le bureau a notamment ouvert les candidatures pour siéger dans les différentes commissions législatives et les commissions spéciales. Les présidents des groupes parlementaires ont jusqu’au 6 décembre 2019 pour présenter la liste de leurs représentants dans les différentes commissions. Des listes qui devront obéir à la logique de la proportionnelle.
Le bureau de l’ARP a également décidé d’un calendrier préliminaire en vue de la discussion et de l’adoption en séance plénière du Projet de loi de finances complémentaire (2019) ainsi que le Projet de loi de finances pour l’année 2020. La Constitution tunisienne dispose dans son article 66 que le projet de loi de finances doit être adopté au plus tard le 10 décembre de chaque année.
Al-Karama dans l’opposition?
Le président du groupe parlementaire de la Coalition Al-Karama, Seifeddine Makhlouf, a assuré que son groupe continuera pendant ce mandat à défendre la ligne révolutionnaire et l’idée d’une nouvelle économie basée sur l’intelligence. Mais contrairement à la position adoptée dès l’annonce des résultats définitifs, la Coalition Al-Karama semble prendre clairement ses distances avec le Parti Ennahdha. «Nous serons a priori dans l’opposition, mais nous en déciderons ensemble avec le reste des députés de la coalition», a précisé Seifeddine Makhlouf. Il a même assuré que son groupe n’était pas concerné par des portefeuilles ministériels. Dans les coulisses, les députés d’Al-Karama nous assurent que les négociations pour la formation du gouvernement ne sont pas sérieuses.
Rien ne va plus au sein de l’UPR
Le député Jamel Bedhiafi, élu sur les listes de l’Union populaire républicaine (UPR), dont le secrétaire général n’est autre que l’ex-candidat à la présidence, Lotfi M’raihi, a annoncé sa démission du parti, suite à un différend avec ce dernier. La querelle a commencé lorsque Lotfi M’raihi a ordonné la publication d’un communiqué qui concerne le groupe parlementaire Al-Mustaqbal, sur la page officielle de l’UPR. Jamel Bedhiafi a protesté auprès du secrétariat du parti estimant que les députés auraient dû être consultés avant. «Quelques instants après, nous raconte-t-il, le Docteur Lotfi M’raihi m’a appelé en colère et m’a insulté en me précisant que je n’avais pas à être consulté sur quoi que ce soit». Dans une déclaration à «La Presse», Bedhiafi reconnaît que c’est notamment grâce au nom de Lotfi M’raihi qu’il a été élu, mais s’oppose à la manière avec laquelle le parti est géré. «Le docteur Lotfi M’raihi n’aime pas qu’on s’oppose à lui», a-t-il déclaré. Le député ne démissionne toutefois pas de l’ARP et restera dans le groupe parlementaire (Al-Mustaqbal) en tant qu’indépendant.
Soutien à la Palestine
L’Assemblée des représentants du peuple a publié un communiqué à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien et dans lequel elle condamne les agissements de l’entité sioniste et ses agressions continues contre le peuple palestinien et leurs répercussions sur la région toute entière.
L’Assemblée des représentants du peuple affirme continuer à soutenir les droits légitimes du peuple palestinien et notamment le droit à un Etat indépendant dont la capitale est Jérusalem.
L’ARP appelle également à la libération de l’ensemble des prisonniers palestiniens et à mettre un terme à leurs souffrances.